Les rencontres

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Je suis allé rendre visite à Manolo Barlet pour avoir des renseignements sur les conditions de naviguation locales, il m'a fait visiter son atelier, quand un visiteur bien connu par nous tous s'est pointé dans le shop en la personne de Robert Teriitehau visiblement habitué des lieux et pote de Manolo. C'est très gentiment qu'il a accepté de poser avec moi pour quelques photos, cependant à ma grande consternation elles sont toutes ratées, la mise au point a été faite sur le fond, et on apparaît tout flou !!!

J'ai longuement discuté avec Jean Louis Colmas, le désigner des flotteurs Starboard, je me suis rendu compte qu'il était bien l'apôtre de la planche light wind. Avec son flotteur custom, il m'assurait planer avec 8 noeuds de vent et passer toutes les déventes sans soucis. Quand il sort, il ne se soucie pas de connaître la force du vent, vu les statistiques de vent, il est sûr de pouvoir planer. Il travaillait sur un custom, dans le même style de la GO, ce type de flotteur tranche franchement avec ce qui se faisait, et se fait actuellement, il est relativement court (2,75m) mais très large, bénéficie d'une excellente stabilité de par sa largeur et son volume (dans les 220l), part au planing dans un "pét" de vent, remonte au vent de manière spectaculaire, et peut atteindre des vitesses instantanées relativement élevées (30noeuds). Contrairement au flotteur classique, qu'on doit changer à mesure qu'on se perfectionne, avec un flotteur light wind, on l'achète pour s'initier au funboard et on peut le garder ensuite pour la navigation light wind et même s'amuser avec en y montant à plusieurs (si, si, il m'a montré les photos...), c'est en somme une petite révolution dans le secteur.

Jean Louis Colmas a eu beau m'exposer tous ses arguments, je ne céderai pas à la folie du light wind, déjà que je sors relativement souvent en Bretagne, si je m'achète un flotteur light wind, au grand désespoir de ma femme, je serai tout le temps sur l'eau ! Par égard pour elle, je m'abstiendrai de céder à la tentation.

A noter que la StarBoard GO a été nommée planche de l'année 99 par le magazine "American Windsurfer", et que Jean Louis Colmas carresse le souhait qu'un jour sa planche devienne planche olympique.

On compte à peu près 5000 véliplanchistes en Nouvelle Calédonie, la majorité étant regroupée dans l'agglomération de Nouméa, les jours de vent, y a un peuple pas possible sur les spots de Nouméa et principalement à l'Anse Vata. Les véliphanchistes locaux sont des passionnés, ce ne sont certainement pas des véliplanchistes du dimanche en été (encore que ici, la notion d'hiver et d'été et toute relative). Ils n'hésitent pas de mettre du fric dans un custom ou semi-custom, qui se vendent très bien sur le territoire (surtout ceux de Manolo). Les bons véliplanchistes ont quasiment tous des customs ou semi-customs. On compte une proportion très importante de filles, dans les 20 à 25%, cela n'a absolument rien à avoir avec les spots de la France métropolitaine, où les filles se comptent sur les doigts d'une main sur un spot. Je n'arrive pas à trop à expliquer ce phénomène, peut être que ces demoiselles préfèrent l'eau translucide à 27° et le jibe au pied d'une plage de sable blanc au pied des cocotiers. Moralité, si vous voulez mettre votre moitié au funboard, il ne vous reste plus qu'à l'emmener sous les tropiques... On commence très tôt le funboard ici, les "gamins" ont très vite un super niveau, il faut pas trop avoir de complexe, après une session, on en voit un grand nombre qui rentre au bercail en vélo en tirant leur matériel sur une remorque de fortune.

Les media locaux font la part belle au funboard, les jours de dépression on a toujours aux infos du soir une image de véliplanchiste surfant la vague ou expédiant un forward, pareil dans les journaux ou à la radio où on peut entendre, par exemple, Manolo animer une émission consacrée au funboard et accessoirement au surf sur NRJ Nouvelle Calédonie. 

  Les véliphanchistes regroupés en association ou non sont très actifs, et organisent régulièrement des manifestations du genre 24h de planche à voile (sur la photo une compet de funboard à la côte blanche). Ca change de la Bretagne (je parle pour ce que je connais) qui est pourtant l'un des berceaux du funboard en France, les véliplanchistes sont résolument individualistes et totalement ignorés des média.